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Passer au contenu AccueilAgendaYouTubeAudioLivresContact RECONNAITRE ET BRISER LES LIENS DE FAMILLE Source pain du soir – Transmis par Samira Les liens de familles sont un ensemble de maladies, de malédictions, de frustrations, opérant au sein d’une famille principalement, d’un peuple, par le canal d’esprits appelé esprits de familles. Ces liens se manifestent souvent par des similitudes qui vont d’une génération à une autre. C’est pourquoi nous remarquons souvent certaines familles dans lesquelles les membres sembles être sujet par exemple à la mort précoce, c’est-à -dire que les membres de cette famille meurt très souvent jeune et dans presque les même conditions. Et cela de père en fils. Le simple fait d’appartenir à cette famille vous fait directement hériter de cette situation qui semble être propre à votre famille. Dans d’autre famille on a comme l’impression que les membres sont voués à l’échec de génération en génération, aucun d’eux ne fini jamais ce qu’il entreprend. Il y a comme un mur invisible qui les empêche d’aller au-delà de la position dans laquelle ils se trouvent. On entend souvent dire » personne dans ma famillen’a jamais réussi à atteindre l’université » ou » dans ma famille tout le monde souffre del’ulcère » ou » je suis endetté comme mon père l’a été avant sa mort . En écoutant ces affirmations, on a l’impression qu’il y a une perpétuation d’évènements malheureux qui sont propres à cette famille, c’est comme s’il avait des forces invisibles qui étaient chargées de faire revivre aux enfants ce que les pères ont vécu. Les vecteurs de cette continuation sont les esprits de familles. Ils ont pour but de faire durer les souffrances de familles en nous faisant vivre les échecs ou difficultés que nos parents ou ancêtres ont connu. Certaines personnes pensent qu’elles tiennent certaines maladies ou problèmes de leur génétique, mais elles ne savent pas qu’il y a des esprits de familles qui agissent de manière subtile pour les maintenir dans ce cercle de malédiction, maladies et échecs qu’ils ont imposés à leurs parents. C’est ce qui a été le cas pour la famille d’Abraham qui était lié par un esprit de mensonge, jusqu’à la troisième génération —>Abraham a menti que Sarah était sa sœur Genèse 20 ; 2-5 —>Isaac le fils d’Abraham a menti que Rebecca était sa sœur Genèse 26 ; 7 —>Jacob a usé de mensonge pour usurper la bénédiction de son frère Genèse 27 ; 20-23 Pour cette famille le mensonge était une plaie qui se propageait de père en fils et nous remarquons que les mêmes problèmes d’Abraham ont été transmis à son fils Isaac. Ce lien influençait aussi la vie de Jacob, mais c’est à partir de lui que Dieu à décider de délivrer cette famille .C’est pourquoi il a changé le nom de Jacob en Israël pour marquer un nouveau départ. Il y aussi la famille de David qui était influencée par l’espritl’immoralité sexuelle —>David le père commis l’adultère avec la femme d’Urie 2 sam 11 ; 2-4 —>Son fils Amnon a commis l’inceste avec sa demi-sœur 2 sam 13 ; 10-14 —>Absalom fils de David a couché avec les femmes de son père 2 sam 16 ; 22 —>Salomon dans sa vieillesse a eu le cœur détourné de Dieu à cause des femmes 1rois11 ; 1-7 En voyant ces deux familles, on comprend que si ce n’était l’intervention de Dieu, elles étaient soumises à des forces invisibles les esprits de familles qui se chargeaient de transmettre les malédictions du père au fils. II- Les origines des esprits de familles Chaque famille a un passé, un arrière plan qui peut être définit comme le fondement de celle-ci. C’est le socle sur lequel est bâti son présent et son futur. Mais il est important de savoir que tout ce qui nous arrive en bien ou en mal a une origine antérieure à notre vie actuelle. Ainsi les esprits de famille dont il est question sont issus —>Des différentes adorations et alliances que nos familles ont contractées avec eux. En le faisant, nous nous sommes mis sous leur protection et avons mis à leur disposition tous nos biens et richesses afin de les servir et les honorer Esaïe26 ; 13, c’est pourquoi, ils nous réclament aujourd’hui pour nous détruire Luc 22 ; 31-32 —>Les esprits de familles sont souvent les messagers des destructeurs sorciers de nos familles , pour nous empêcher de suivre le chemin que Dieu a tracé pour nous, mais aussi pour nous obliger à revenir en arrière afin de les adorer. La Bible nous éclaire en ce sens par l’exemple de Pharaon qui lorsqu’il s’est rendu compte qu’il n’y aurait plus d’esclaves pour construire son Pays et que les Juifs étaient sortis pour adorer leur Dieu, a décidé de les ramener de forces Exode14 ; 5-8 à son service. De même il existe dans nos familles des esprits qui tiraient profit de notre ignorance en nous soumettant à leurs œuvres. Certaines méchantes personnes de nos familles qui veulent nous empêcher de vivre heureux et nous maintenir dans la malédiction les envoient détruire nos vies afin de nous obliger à revenir à la adoration de nos ancêtres. Mais celui qui est en nous est plus fort et s’oppose à eux JÉSUS III- Comment opèrent-ils ? Les esprits de familles agissent de manière très subtile à travers —>Les paroles négatives —>Les pensées méchantes —>Les divisions et querelles —>L’ignorance de nos parents Les paroles négatives Nos paroles sont de puissants vecteurs de bénédictions et de malédictions .Sachons donc en faire usage, car les paroles négatives donnent droit et pouvoir aux esprits de familles d’opérer dans nos vies, surtout quand elles émanent de nos parents père, mère. Lorsqu’un père, dans sa colère dit à son fils » tu seras toujours bon à rien , il vient sans le savoir de donner droit à un esprit de honte de suivre la vie celui-ci. Où qu’il aille et quoi qu’il fasse cet enfant se sentira inutile, voir rejeté, car il sera combattu par cet esprit à qui son père à » donné la mission de le combattre . Les pensées méchantes En tant qu’Hommes, nous sommes aussi esprit et nous travaillons souvent avec notre esprit, nos pensées. Cet à quoi nous pensons fortement peut arriver. C’est pourquoi la Bible nous dit de veiller sur nos pensées car c’est de là que viennent les sources de la vie Prov 4 ; 23.Lorsque nous avons des pensées négatives contres nos frères ou nos enfants, nous sommes en train de créer autour d’eux une atmosphère favorable aux œuvres des esprits de familles. C’est pour cela que la jalousie entre frères détruit plus vite que les armes à feu. Quand je pense du bien de mon frère, de ma mère, de mon père, c’est comme une prière que je fais monter à Dieu en sa faveur, par contre quand j’ai en mon cœur le désir de le voir échouer, j’invite un esprit d’échec à agir dans sa vie. Les esprits de familles agissent très souvent à travers les humeurs, les caractères des membres de notre famille. La division, les querelles Dans une famille où il y a l’amour, la paix et l’entente, là ce se trouve l’Esprit de Dieu et les esprits de famille ne peuvent agir convenablement. Ils ont besoin d’un total climat de confusion et division pour mieux s’infiltrer et régner. C’est eux qui sont à la base des haines et de la jalousie dans nos familles. Ils choisissent pour cela des personnes dont le cœur y est naturellement disposé. Veillons sur les pensées de nos cœurs. L’ignorance de nos parents L’eternel dit » faute de connaissance, mon peuple périt . L’ignorance est comme un grand voile noir qui couvre ceux qui en sont esclaves. Etre ignorant dans un domaine donné vous expose aux escroqueries et pièges relatifs à ce domaine. Si je suis ignorant de tout ce qui est relatif au droit, je suis exposé aux tromperies de certains avocats véreux qui sont capables d’exploiter mon ignorance pour me dépouiller de mes biens. De même certains de nos ancêtres croyant nous mettre à l’abri en adorant les esprits démoniaques, ont sans le savoir, vendu la liberté de leurs descendants à des esprits qui aujourd’hui tiennent plusieurs de nos richesses. Dieu soit louer car par la connaissance de son fils JESUS, nous avons la victoire et la puissance nécessaire pour réclamer notre héritage volé. IV-Comment combattre les esprits de famille ? Il est important de comprendre que CHRIST nous a donné la victoire sur les esprits et qu’aucune autorité démoniaque ne peut résister en face de son Nom. Mais malheureusement, il arrive parfois que les chrétiens ne savent contrôler ou manipuler cette puissance qui leur à été conférée pour glorifier Dieu. Nous devons aussi savoir que sans la Puissance et la Force de l’Eternel, nous serons toujours des victimes pour le diable, malgré notre amour pour Dieu et notre zèle. C’est donc une obligation pour nous d’être puissant » ton Dieu ordonne que tu soit puissant Psaume 68 ;29/ 2timothe 1 ;7.Les chrétiens doivent se rendre compte, qu’ils le veuillent ou pas, que le combat spirituel est une réalitéEph. 6 ;12 et que le projet de satan est de les détruireJn 10 ;10/ 1 Pierre 5 ;8 d’où l’importance de veiller et lui résister 1Pierre 5 ;9/jacques4 ;7 par la foi et la prière. Comme dans le livre de Genèse 3, satan n’a eu de pouvoir sur la terre que parce que Adam le lui a donné, car c’est lui que Dieu avait établit pour gouverner la terre. Mais, par sa ruse, satan, lui a volé ce commandement et cette domination. Par la désobéissance d’un seul, l’humanité entière à perdu LA GLOIRE qu’Elohim lui a donné, mais celui-ci dans amour infini a voulu que par l’obéissance d’un autre hommele dernier Adam, JESUS elle retrouve sa place et son identité originelle. C’est ce qui est arrivée à nos ancêtres qui par ignorance ont vendues la liberté et le bonheur de leurs enfants à des démons, en les adorant. Ainsi, nous avons perdu la santé, le mariage, la prospérité, le succès, etc.., que Dieu accorde à chaque famille pour une vie épanouie. Notre Seigneur est un Dieu de restauration, c’est pourquoi Il a suscité quelqu’un pour libérer ta famille ; TOI ! Puisque c’est un membre de ta famille qui vendu la liberté de celle-ci aux esprits, qui en sont devenus les » maîtres , c’est donc un autre membre de cette famille qui peux les dépouiller de leur autorité TOI ! Chaque chrétien doit prendre conscience de la mission que Dieu lui a confiée pour sa famille, car il a été éclairé et équipée pour la libérer de l’esclavage. Tout comme Dieu s’est approché de Jacob pour libérer les générations après lui du mensonge qui liait sa famille, ainsi Il s’approche de nous pour libérer nos familles, de l’échec, de la frustration, du célibat, des maladies incurables, qui semblent les avoir réduits au silence et à l’impuissance. Dieu sait que nous ne pouvons pas y arriver par nos forces, c’est pourquoi, Il nous propose son aide, d’où l’importance de bien Le suivre et Lui obéir, car IL nous donne les stratégies pour triompher de nos ennemis. C’est un processus qui nécessite la patience, la persévérance et qui dépend du timing du Seigneur. Une guerre bien préparer est synonyme de victoire, car dans le combat que nous menons, notre victoire dépend à la fois de la connaissance que nous avons de Dieu, de celle que nous avons de l’adversaire. Je voudrais avec vous étaler certaines de ces étapes qui mènent à la victoire. 1 Se soumettre à Dieu Jacques 4 ; 7==== INTIMITE AVEC DIEU Cela signifie être en parfaite communion avec Dieu dans la prière, le jeûne et l’obéissance à ses préceptes. Se soumettre à Dieu signifie, quitter sous la couverture de satan, car sachons que notre désobéissance aux lois du Seigneur nous met directement dans le camp de satan » car celui qui pèche est du diable . Sans l’Esprit de Dieu, nous ne pouvons rien en face des démons .Nous tirons notre force de la relation avec Lui, donc quand nous nous éloignons de LUI, nous devenons de plus en plus faibles et exposés aux attaques du destructeur Jn 10 ; 10 2 Identifier l’adversaire Jn 8 ; 32 ==== REVELATION Comme un bon soldat qui tire dans le vide ou un bon boxeur qui donne des poings dans l’eau, tels sont les chrétiens qui mènent le combat spirituel sans orientation précise. Même s’il est vrai que nous parlons d’esprits de famille, toutes les familles ne pas forcement influencées par les mêmes réalités. Dans chacune d’elle, il y a bien sûr une multitude d’esprits agissant, mais nous devons découvrir à quel type d’esprit notre famille semble être soumise. C’est à ce niveau que Dieu nous aide à travers LA REVELATION. Il est important de savoir ce qu’on combat pour éviter de gaspiller nos forces inutilement. Dans une famille où la mort précoce règne de père en fils, vous serez en face d’un esprit de mort, Dans une autre où le célibat, les maris femmes de nuits, les divorces répétés, la polygamie etc…. règnent, vous serez en face d’un esprit des eaux qui ne veut pas que le mariage soit honorer dans cette lignée. Ils sont frappés de ces malédictions car ils ont une alliance qui les lie à l’esprit des eaux la sirène des eaux. Vous verrez, par exemple un autre groupe de frères parmi lesquels la colère excessive semble être un dénominateur commun. C’est d’un esprit guerrier. Ils ont fait une alliance pour que cet esprit soit leur aide dans les guerres et les combats. Ils ont voulu une puissance démoniaque pour dominer leur ennemi par une force surnaturelle. 3 Résister à l’ennemi et il fuira Eph. 6 ; 12/ 2cor 10 ; 4 === COMBAT SPIRITUEL Après l’étape de l’intimité avec Dieu et de l’identification de l’adversaire, je pense que le Combat spirituel est très important car il est décisif dans l’acquisition de nos richesses volées. Quelqu’un m’a dit un jour » la liberté ne se donne pas, elle s’arrache . Cela m’a permis de comprendre qu’il est utopique de croire que satan relâchera votre vie ou vos bénédictions, seulement parce que vous pleurez ou que vous lui faite pitié. Sachez bien que satan ne sera jamais fatigué de vous exploiter ou de vous avilir. Croyez-vous que Pharaon, après avoir exploité Israël pendant 430 ans était fatigué de le faire ? Sinon pourquoi l’aurait-il poursuivit dans le désert ? De même, tant que satan et ses démons n’ont pas encore rencontrés une violence qui les met en déroute, ils continueront à vous agacer, espérant vous réduire à nouveau à l’esclavage duquel Christ vous à racheter. à‡a suffit, il faut que ça change ! » A la guerre comme à la guerre , vaillant héros. Dieu ne vous demanderait pas de résister à satan, s’Il ne vous avait pas doté des capacités pour le faire car les armes avec lesquels nous combattons, ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses 2cor10 ; 4. Il est temps que des DAVID, ou des GEDEON se lèvent pour relever l’image de nos familles qui ploient sous le gouvernement des esprits que j’ai appelé esprits de famille. Leur présence à détruits et déchirée plusieurs FOYERS, des vies sont endommagées par l’échec, la frustration, le célibat et autre pendant que la Solution se trouve dans le combat et l’intercession en faveur de nos familles. Dieu cherche un homme qui se tienne à la brèche Ezéchiel 22 ; 30 et qu’Il équipera de sa Force et de sa Puissance pour résister à l’ennemi afin qu’il fui. Qui osera affronter ces philistins qui troublent notre famille ? Page load link
Rompreles liens avec sa famille qui l’accuse de vol sans preuves Ma famille m’accuse d’avoir voler sans apporter de preuves et ils diffusent cette information parmi les gens J’ai coupé mes relations avec eux en raison du tort que cela me cause Louange agrave Allah et que la paix et la beacuteneacutediction soient sur Son Prophegravete et Messager Mohammed Témoignages. Ils sont restés en relation, un peu, beaucoup Entretien avec Clotilde Lemarchant, sociologue Certains parents se protègent face à des "ex" en série »Conseils. Des pistes pour réinventer la relationConserver des liens avec son ex-gendre » ou ex-belle-fille » ? Au moment de l'annonce du divorce d'un de ses enfants, la question paraît incongrue, tant la tristesse, la colère ou le sentiment d'avoir été trahi, voire volé », l'emportent souvent sur toute autre réflexion. Et pour cause. Nous partagions une intimité familiale, nous connaissions sa famille, nous évoquions leur avenir commun. Et soudain, il a disparu de notre vie. J'ai eu l'impression qu'on me claquait une porte au nez », raconte Delphine qui, comme de nombreux parents, vit l'explosion du couple de son enfant comme un échec personnel. Certains d'entre eux ont décelé des signes avant-coureurs d'une mauvaise entente un climat pesant, une indiscrétion qu'un petit-enfant a laissé échapper, l'absence de projets D'autres n'ont rien vu venir et se culpabilisent que leur enfant ne se soit pas confié à eux, ou de ne pas avoir perçu de signes de délitement. Et cherchent à comprendre à qui la faute ? » Pour autant, le lien qui reliait l'ancien beau-parent au compagnon de son enfant n'est pas destiné à tomber aux oubliettes. Sa pérennité dépend de nombreux éléments, à commencer bien sûr par les relations entretenues préalablement par chacun, la proximité géographique, mais tient aussi de la présence ou non des petits-enfants qui transforment la pièce rapportée » en membre à part entière de la famille. "On passe d'un lien institutionnel à un lien affectif on se voit si on s'aime" Cependant, lorsqu'il s'agit de constellation familiale, mieux vaut éviter de penser en termes d'évidence, remarque Anne Lannegrace, psychologue, psychanalyste et chargée des questions familiales à la Conférence des évêques de France On pourrait croire que les liens sont conservés grâce aux petits-enfants, mais ce n'est pas toujours vrai. Il arrive qu'une belle-famille soit très en colère contre une ancienne belle-fille par exemple, et souhaite ne plus avoir de contact ni avec elle, ni avec ses petits-enfants. C'est très difficile et douloureux pour tous. Ces rejets suscitent beaucoup d'amertume pour le parent comme pour les enfants, avec un fort sentiment d'abandon. » Et encore plus pour ceux qui avaient cru tisser avec la famille de leur conjoint des liens qui leur étaient précieux. Les meilleurs atouts pour qu'une histoire de qualité subsiste ? Il est important que des rapports authentiques aient été tissés, autrement dit des rapports de personne à personne, au-delà des relations convenues dictées par les liens familiaux », explique Anne Lannegrace. Avec la séparation, on passe d'un lien institutionnel à un lien affectif on se voit si on s'aime. Mais rien n'est plus fragile qu'un lien affectif. D'autant qu'il n'est pas toujours facile de savoir ce que souhaite l'autre, et que, des deux côtés, par crainte d'être rejeté, on hésite parfois à se manifester », observe Bénédicte Maufrais, conseillère conjugale et familiale à Rennes. Outre de bonnes relations durant la vie du couple, le maintien des relations dépend aussi des affinités, complicités et valeurs partagées entre les ex » et les beaux-parents, qui ne sont d'ailleurs pas toujours d'accord sur l'attitude à adopter face à l'ancien conjoint ! J'ai récemment reçu en consultation un couple d'octogénaires qui connaissait sa vraie première dispute à ce sujet. Les sympathies de l'un ou l'autre sont à respecter, et chacun doit trouver sa place la plus équilibrée possible dans la nouvelle configuration. Mais pour cela, il faut que le dialogue existe », observe Bénédicte Maufrais. Certes la nouvelle génération de grands-parents est concernée par la question du divorce. Parmi les mariages conclus en 1975, 30 % avaient été rompus fin 2007 1. Mais la multiplication des séparations ne banalise pas ce qui est souvent vécu comme un vrai cataclysme, au-delà du simple noyau familial. Les dégâts collatéraux » existent aussi. Ces parents d'enfants désormais adultes savent bien combien cette épreuve malmène les uns et les autres. Être discret, une attitude appréciée par les enfants Il est possible que le fait d'avoir moi-même divorcé et fait du mal à mon mari ait influencé l'attitude que j'ai eue avec mon gendre. Nous continuons à le recevoir. Avec le recul, je sais que ce sont des moments difficiles et que souvent, personne dans le couple n'a totalement tort. Je ressens sans doute de la culpabilité et des regrets que ma fille reproduise le modèle familial alors qu'elle me dit avoir tant souffert de la séparation de ses parents », observe Évelyne dont la fille a divorcé il y a deux ans. Si chacun réagit selon sa propre histoire, l'attitude de son propre enfant conditionne en grande partie l'attitude adoptée. Peu après que ma fille m'a appris leur séparation, nous avons revu notre gendre. Nous avons compris qu'il avait encore des sentiments pour elle. Nous étions très embarrassés d'autant que notre fille était très agacée que nous continuions à le voir, nous soupçonnant même de vouloir "recoller les morceaux" contre sa volonté », observe Martine qui s'est sentie prise dans un conflit de loyauté », entre une envie d'entretenir des liens avec ce gendre très apprécié, et le désir qu'avait sa propre fille de les rompre. Pour moi, il est impossible de rejeter du jour au lendemain quelqu'un qu'on a accueilli et qui a partagé des moments de notre vie et celle d'un être cher », renchérit Martine. Pourtant, nombreux sont les ex-beaux-parents » qui se voient tôt ou tard contraints de faire le tri dans les photos exposées dans le salon, et de supprimer celles où l'ancien conjoint apparaît. Pas toujours facile de faire table rase du passé. J'ai rencontré des grands-parents qui conservent, exposées dans le salon, les photos du premier mariage de leur fils. On pourrait penser qu'il s'agit d'un manque de délicatesse vis-à-vis de sa nouvelle compagne. Mais ils considèrent que cela fait partie de leur histoire familiale et ils n'ont pas envie de déchirer les photos en deux. On peut les comprendre. Mais ils pourraient aussi entendre que le nouveau couple se sent un peu agressé par ces photos qui pourraient sans doute être rangées dans un tiroir le temps de leur visite » explique Bénédicte Maufrais. Pour aller de l'avant, mieux vaut éviter de se brouiller ou de ressasser un passé qui n'est plus. Les parents dont l'attitude a été la plus appréciée par leurs enfants au moment de la séparation sont ceux qui n'ont pas posé de questions sur les raisons de cette rupture et sont restés discrets », explique Anne Lannegrace. Ne pas prendre parti permet aussi d'éviter de charger » ou de blesser les petits-enfants lorsqu'ils sont présents. Lorsqu'un enfant entend dire du mal d'un de ses parents, il a l'impression que c'est lui qu'on attaque. Ces propos atteignent l'amour et le respect qu'il peut avoir de lui-même et qui se construisent sur l'estime qu'il a de ses propres parents », remarque la psychologue. Sans oublier que les grands-parents sont aussi les témoins de grands moments de bonheur du couple parental, et qu'à ce titre, ils sont aussi précieux pour leurs petits-enfants. Il faut garder à l'esprit que le divorce est un deuil qui ne touche pas seulement le couple et ses enfants. Les beaux-parents d'un côté comme de l'autre sont pris dans la tourmente et doivent faire preuve, malgré la rupture, de respect, de fidélité, de reconnaissance de la valeur de l'autre, ce qui suppose une grande maturité affective. Il y a une relation à réinventer et un chemin considérable pour redécouvrir une manière d'être ensemble autrement », conclut Anne Lannegrace. Marie AUFFRET-PERICONE1 Gérard Mermet, Francoscopie 2010 . Éditions Larousse. Lesbloggers de François: Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Les bloggers de François. Politique, échanges, amiti é : Le Deal du moment : -35% KRUPS Essential – Machine à café Voir le deal. 299 € Les bloggers de François :: Politique :: Les tribulations de notre hyperactif : Visite au

Dakarmidi – Allah nous a ordonné d’entretenir les liens familiaux. Allah soubhanou wa ta’ala dit Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement.» Coran 4/1. Abu Horayra radia Allahou anhou a rapporté que le Prophète sallAllahou alayhi wa salam a dit Après qu’Allah, le Très-Haut a fini de créer les créatures, les liens familiaux se sont levés et ont dit ceci est le rang de ceux qui cherchent la protection d’Allah contre la rupture des relations familiales. Allah leur répond oui, et leur dit voulez-vous que je tienne à celui qui tient à vous et rompe avec celui qui rompt avec vous ? Elles répondirent oui. Allah leur dit je vous l’accorde.» Mais qui sont les personnes rattachés à la famille proche? Le croyant doit préserver les liens de parenté avec les proches du coté du père et du côté de la mère, c’est-à-dire dans l’ordre de priorité le père, la mère, les frères, les sœurs, les grands-parents, les oncles et tantes paternels, les oncles et tantes maternelles, les cousins paternels et maternels. Mais, maintenir les liens de parenté ne se résume pas à rendre quelques visites ponctuelles. En effet, le musulman est tenu de leur transmettre le “Salam”, demander de leurs nouvelles, invoquer en leur nom et les mentionner en bien. Cependant, le croyant doit veiller à ne pas tomber dans le pêché en surveillant ses proches de manière insidieuse. La courtoisie est aussi une règle fondamentale à respecter puisque lors de sa visite le croyant doit veiller à ce qu’elle ne soit pas trop longue et qu’elle n’intervienne pas dans un moment imprévu pour la personne visitée. Ainsi, l’affermissement des liens familiaux est un devoir , car Allah a dit Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur en détresse. Et ne gaspille pas indûment» Coran 17/26. Allah a également mis en garde contre la rupture de se liens sacrés. Il dit à ce propos [Mais] ceux qui violent leur pacte avec Allah après l’avoir engagé, et rompent ce qu’Allah a commandé d’unir et commettent le désordre sur terre, auront la malédiction et la mauvaise demeure.» Coran 13/25. Ceux qui décident de rompre les liens familiaux, se privent de la rétribution réservée, au jour du jugement dernier et se privent également de la longévité et des richesses de ce bas monde. Le Prophète Muhammad sallAllahou alayhi wa salam a dit Quiconque veut avoir beaucoup de richesse et une longue vie doit consolider ses liens familiaux». rapporté par Boukhari [5986] et Mouslim [2557].

Nousvous avions déjà parlé des relations avec la belle-famille qui peut être parfois envahissante, mais aussi du rôle des grands-parents.Mais ce ne sont pas les seules relations qui peuvent parfois poser problème. En effet, les relations entre belles-sœurs peuvent aussi être très animées, dans le mauvais sens du terme. Dieu le Très-Haut dit En vous dérobant, ne risqueriez-vous pas de répandre le désordre sur la Terre et de rompre vos liens de parente? Ce sont ceux-là que Dieu a maudits en les frappant de surdité et de cécité. Coran 47/22-23 Mais ceux qui violent le pacte de Dieu après s'y être engagés, qui brisent les liens que Dieu a ordonné de maintenir, qui sèment la corruption sur la Terre, ceux-là seront maudits et voué à la plus détestable des demeures. Coran 13/25 Ton Seigneur t'ordonne de n'adorer que Lui, de traiter avec bonté ton père et ta mère. Et si l'un d'eux ou tous les deux atteignent, auprès de toi, un age avance, ne leur dis pas "Fi!" Ne leur manque pas de respect, mais adresse-leur des paroles affectueuses ! Et, par miséricorde, fais preuve à leur égard d'humilité et adresse à Dieu cette prière "Seigneur! Sois miséricordieux envers eux comme ils l'ont été envers moi, quand il m'ont élevé tout petit!" Coran 17/23-24 336. Selon Abu Bakra Nufay' ibn al-Harith, le Prophète saw a dit par trois fois Ne vous informerais-je pas des plus graves pèches capitaux ? » Nous lui repondîmes Certainement, Envoyé de Dieu! » Il reprit alors L'associationnisme et la rupture des liens avec ses parents. » Mais, alors qu'il était accoudé, il se redressa et ajouta II y a aussi la calomnie et le faux témoignage. » Il le répéta tant que nous dimes; Si seulement il n' en avait rien dit ! » Bukhari et Muslim Ce qu'il faut retenir La gravité du péché varie selon les conséquences qu'il génère, et le plus immonde est l'associationnisme, vient ensuite la rupture des liens avec ses parents. 337. 'Abdullah ibn 'Amr ibn al-'As rapporte ces propos de l'Envoyé de Dieu saw Les péchés capitaux sont les suivants l'associationnisme, la rupture des liens avec père et mère, le meurtre et le parjure. Bukhari Ce qu'il faut retenir Le Prophète saw s'est contenté de citer parmi les péchés capitaux l'associationnisme, la rupture des liens avec père et mère, le meurtre et le parjure soit parce que ceux qui étaient présents étaient les plus concernés par ces péchés, soit parce qu'ils constituent les plus graves des péchés capitaux. 338. Toujours selon lui, le Prophète saw a dit Fait partie des péchés capitaux le fait d'insulter ses parents. » Les Compagnons demandèrent alors O Envoyé de Dieu ! Est-il possible d'insulter ses parents? » Le Prophète reprit alors Assurément, en insultant le père et la mère d'autrui, ce dernier se mettra alors à insulter son père et sa mère. » Bukhari et Muslim Une version rapporte Parmi les péchés capitaux les plus graves, on dénombre le fait de maudire son père et sa mère. » On demanda alors O Prophète de Dieu ! Comment un homme pourrait-il maudire son père et sa mère? » Le Prophète répondit alors En insultant le père d'autrui, ce dernier se mettra à insulter son père, et en insultant sa mère, il insultera la sienne. » 339. Selon Abu Muhammad Jubayr ibn Mut'im, le Prophète saw a dit N'entrera pas au Paradis quiconque rompt les liens avec sa famille. » Bukhari et Muslim 340. Selon Abu 'isa al-Mughira ibn Shu'ba, le Prophète de Dieu saw a dit Dieu le Très-Haut vous a interdit de rompre les liens avec vos mères, de ne pas vous acquitter de vos obligations, de demander ce qui ne vous est pas dû et d'enterrer vos filles vivantes. Il Lui répugne également de vous voir rapporter tout ce que vous entendez sans distinction, de poser trop de questions ou de demander avec insistance ce qui s'avère inutile et de dilapider vos biens. » Bukhari et Muslim Ce qu'il faut retenir Le hadith corrige les injustices faites envers les femmes de l'époque enterrer sa fille vivante était une pratique très répandue chez les Arabes avant l'avènement de l'islam. Dieu dit Lorsqu'on demandera à la fille vivante pour quel crime elle a été tuée » Coran 81/8-9 Le Prophète saw confirme l'interdiction formelle d'un tel acte. En outre, il parle du comportement à avoir envers sa mère. Le hadith spécifie les mères bien que d'autres hadiths mentionnent les pères également -car l'obéissance envers elles prime sur celle des pères comme il a été rapporté dans une tradition prophétique.
Lasignification de ce hadith est que celui qui rompt les liens familiaux n'entrera pas au paradis parmi les premiers. La signification de "maintenir les liens de parenté" c'est rendre visite aux
Annoncer sa séparation d'un commun accord Maman, Papa, J'ai préféré prendre la plume pour vous annoncer que Donna et moi allons divorcer. Je ne me sentais pas capable de vous le dire de vive voix. Ces derniers mois, des tensions sont apparues entre nous, nous nous disputions souvent et malgré la thérapie de couple que nous avions entreprise, nous n'avons pas trouvé d'autres solutions. Nous ne voulions pas faire vivre les enfants dans cette ambiance pernicieuse qui leur renverrait une image négative de leurs parents et de l'amour en général. Nous nous sommes promis que nos relations futures n'en souffriront pas et que nous n'aurons pas de rancœur l'un pour l'autre. Je vous demande pardon pour mon silence de ces dernières semaines, d'autant plus que c'est vers vous que j'aurais dû me tourner. Je vis assez mal la situation, je pars chez Steven le temps de trouver un appartement. Je vous appellerai quand je me sentirai un peu mieux. Je vous embrasse, Eric Annoncer l'annulation de son mariage Mes chers amis, C'est avec beaucoup d'émotions que nous vous annonçons que Marie et moi avions décidé d'annuler notre mariage. Des problèmes sont apparus entre nous et nous préférons rompre nos fiançailles avant d'être plus engagés. Nous avons longuement réfléchi à la situation pour en arriver à la conclusion que le mieux pour nous était de continuer nos vies chacun de son côté. J'ose espérer que nos relations n'en souffriront pas et que nous garderons contact avec vous. Amitiés sincères, Marie et Louis Annoncer son divorce à son entourage Luce, J'aurais préféré te le dire de vive voix, mais le courage me manque ; Morgan et moi avons décidé de divorcer. C'est d'un commun accord que nous avons pris cette douloureuse décision. Nous ne sommes pas arrivés à retrouver un équilibre, il y avait trop de tensions, trop de disputes entre nous. C'était une évidence, nous ne pouvions plus vivre sous le même toit, j'ai besoin de plus de sérénité, de stabilité et d'une famille et elle préfère vivre au jour le jour sans se projeter. Tu as compris, c'est son désir de ne pas avoir d'enfants qui est à l'origine de notre rupture. Je sais que tu étais très attaché à Morgan, mais j'espère que notre amitié n'en souffrira pas. Pardonne-moi de mon absence, mais j'ai besoin de faire une pause, prendre quelques jours de vacances, histoire de faire le point et de prendre du recul. Je te dis à très bientôt Renan Annoncer l'annulation de ses fiançailles Chers amis, Nous sommes au regret de vous annoncer que Lilly et moi avons décidé d'annuler nos fiançailles. Nous nous sommes rendu compte que nous avons agi sur un coup de tête et que nous avons précipité les choses. Nous préférons prendre chacun un peu de recul avant de nous engager pour la vie. Amitiés, Lilly et Marshall

Pource faire, le musulman doit s’occuper totalement de ses relations avec les autres, c’est-à-dire essayer de ne pas leur faire de mal, que ce soit au niveau de leurs personnes, de leurs biens ou de leurs honneurs. Il est également important d’éviter de couper les liens familiaux, de trahir ou de mentir.

1L’existence se trouve marquée par des moments de transition plus ou moins institutionnalisés, plus ou moins probables et anticipés, qui scandent les parcours de vie individuels mariage, séparation, accident de santé, décès d’un proche, etc. Ces événements biographiques sont potentiellement perturbateurs pour l’identité d’une part, ils amènent à s’interroger sur soi Giddens 1991 ; d’autre part, ils transforment le contexte relationnel et le rapport à autrui alors que les autres jouent un rôle essentiel dans la construction identitaire Dubar 1991. 2Le décès du conjoint est l’un de ces moments de transition, particulièrement délicat à gérer comme en témoigne la surmortalité des veuves et, surtout, des veufs, dans les années qui suivent le décès Thierry 1999. Autrefois encadrée par des rituels qui canalisaient l’expression des émotions » Halbwachs 1972 et qui définissaient une période de deuil Van Gennep 1946, la transition du veuvage apparaît aujourd’hui comme relevant exclusivement de la sphère privée il n’y a plus de durée codifiée du deuil, ni de code vestimentaire particulier pour qui a perdu un proche. En quoi consiste alors l’expérience contemporaine du veuvage ? C’est cette expérience que nous nous proposons d’explorer à partir d’entretiens réalisés avec des veufs et des veuves ayant perdu leur conjoint après ou peu de temps avant la retraite 1 et en optant pour une perspective constructiviste et interactionniste, attentive au processus de construction de l’identité et au rôle des autres dans ce processus. Comment veuves et veufs ont-ils fait face à la disparition de leur conjoint ? Quels sont les mécanismes du repli sur soi et celui-ci est-il inéluctable ? Enfin le décès du conjoint marque-t-il vraiment la fin du lien conjugal ? Surmonter la séparation 3Le décès du conjoint nécessite un travail de deuil bien étudié, à la suite de Freud, par les psychologues, qui en ont dégagé les diverses manifestations et les différentes étapes sidération, déni et révolte, dépression avec ses altérations somatiques, intellectuelles et affectives Bacqué 2000 [1992]. Même si les récits que nous avons recueillis sont rétrospectifs et ne permettent pas de reconstituer, dans toute sa complexité, l’évolution des réactions qui suivent directement le décès, ils donnent à entendre la révolte contre l’injustice du sort et, parfois, contre le défunt, accusé par son conjoint de l’avoir abandonné. Ils témoignent de ce que le décès du partenaire conjugal entraîne l’effondrement des allant de soi » de la vie quotidienne Berger & Luckmann 1986, fait vaciller le sentiment de sécurité ontologique » Giddens 1991 et conduit à une perte de signification de l’existence. Ces récits disent aussi la grande solitude ressentie, en particulier à certaines heures de la journée pendant les repas, dans la soirée, parfois devant le poste de télévision et en certaines circonstances comme les fêtes, les anniversaires, les repas de famille ce sont là les moments forts » de la vie conjugale. 4Cependant, davantage que le travail de deuil lui-même, c’est la manière dont on réorganise son existence après le décès du conjoint qui était au cœur de notre enquête et, de ce point de vue, trois phénomènes méritent d’être soulignés la recherche d’un sens à l’événement tragique et à sa situation de survivant ; la quête de nouvelles occupations et de nouveaux investissements ; le soutien des proches. Sens et apaisement 5Face à la mort, les hommes n’ont d’autre choix que de tenter de lui donner un sens. Autrefois prise en charge de manière collective par la religion et à travers les rites funéraires, la signification de la mort s’est aujourd’hui privatisée Déchaux 1997. Aussi les survivants s’efforcent-ils de trouver une explication à la mort de l’être proche comme l’a observé A. Gotman en analysant des récits de mort » d’un père ou d’une mère, la mort naturelle reste “insuffisante” et reçoit volontiers un complément d’interprétation social et psychologique » Gotman 1988. De même, il apparaît dans certains entretiens que les veuves et veufs cherchent à donner un sens à leur situation de survivant, ce qui est un moyen de circonscrire leur souffrance. 6Certains tentent, tout d’abord, de relativiser leur propre malheur Il ne faut pas prendre l’habitude de se plaindre parce qu’il y a tant de malheureux sur la terre. On n’est pas les seuls dans ce cas-là. Je suis seule, d’accord, mais je suis toute seule, je n’ai que moi à assumer. Et combien de familles, vous ne voyez pas, qui perdent leur mari et qui ont des petits enfants, qui se retrouvent sans travail ! » explique, par exemple, Mme Agnès 2. De même, il est des veufs qui pensent que cela doit être plus dur pour une femme et, plus souvent, des veuves qui estiment que leur situation n’est pas aussi désespérée que celle des veufs. 7Un autre mécanisme de consolation revient à considérer que le décès du conjoint était, en fin de compte, préférable à sa survie Mais sur le coup j’étais révoltée, hein… Mais après j’me suis dit, ben s’il avait été handicapé, il aurait pas supporté. […] Ben c’qui m’raisonne c’est ça, quand je suis vraiment… bas, j’me dis “Vaut peut-être mieux qu’ce soit lui qui soit parti, sois pas égoïste.” Parce que lui, il est bien où il est, qui est-ce qui souffre le plus, c’est moi, hein ! » Mme Louise. 8Il est possible aussi de se retourner sur son existence et de manifester un certain contentement, de considérer que, tout compte fait, on a plutôt réussi sa vie conjugale. Ainsi, parmi les choses qui l’ont aidée, Mme Jeanne indique le souvenir de ma vie que j’ai eue avec Roger, c’était bien, je suis contente d’avoir vécu comme ça, je suis contente de la vie que j’ai eue ». M. André explique, lui, que la maladie de son épouse a été comme un approfondissement de leur relation et qu’il a l’impression d’avoir vécu quelque chose de très riche pendant trente-huit ans, avec des hauts et des bas, des conflits, la passion » et que cette histoire d’amour s’est terminée “bien” aussi, dans nos relations, dans quelque chose qui va au-delà ». 9D’autres, enfin, vivent leur veuvage comme une épreuve à surmonter, une situation nouvelle qu’il leur faut accepter, par rapport à laquelle ils affirment leur volonté de reprendre le dessus » J’ai su rebondir dans ma tête. En me disant que j’ai perdu un être cher, mais maintenant je dois continuer à vivre et faire par la même occasion des choses que je n’ai pas pu faire pendant mes quarante années de mariage » Mme Lucie. Nouvelles occupations, nouveaux investissements 10Avec le conjoint disparaît non seulement un être aimé, mais aussi le partenaire des activités quotidiennes et celui qui, par sa présence, donnait un sens à certaines de ces activités. Aussi le survivant doit-il relever un double défi trouver que faire de ses journées, déstructurées par la disparition du conjoint ; essayer de donner une nouvelle signification à son existence. 11Pour détourner l’esprit des pensées douloureuses, il faut trouver à s’occuper. Les occupations choisies sont diverses et dépendent de la position dans la trajectoire de vie au moment du décès Lalive d’Epinay 1996. Ainsi, avoir encore une activité professionnelle ou un enfant à charge pour les veufs et veuves les plus jeunes, être engagé dans des activités associatives où il est possible de s’investir davantage, disposer de centres d’intérêt personnels sont des atouts pour trouver une occupation qui limite les moments où l’on se retourne sur son propre malheur. La télévision et la lecture peuvent aussi être d’un grand secours elles constituent des occupations et des dérivatifs durant la journée et aussi la nuit, pendant les heures d’insomnie ; elles procurent pour la télévision le sentiment d’une présence ; elles peuvent aussi aider au travail de deuil Lahire 1998 107-118, comme pour Mme Jeanne, qui évoque un livre fait par deux Américaines qui ont beaucoup accompagné de gens qui vivaient des deuils », qui l’ a aidée à comprendre ce qui se passait en moi et m’a fait beaucoup de bien ». 12Cependant, trouver à s’occuper ne va pas toujours de soi L’après-midi, je regarde la télé, qu’est-ce que je peux faire ? Et puis entre deux je vais faire un tour… J’n’ai pas grand-chose à faire… Et puis j’donne un coup de main à ma voisine entre deux, hein ? Qu’est-ce que j’peux faire toute seule ? Tout seul, on n’a pas grand-chose à faire, hein ? […] J’tricote… Ça passe le temps un p’tit peu… Et puis tricoter toute une journée, c’est suant aussi » Mme Marie. Par ailleurs, ce ne sont pas tant les occupations en elles-mêmes qui importent que le fait qu’elles donnent ou non un sens à l’existence. Sur ces deux points, le soutien social peut se révéler précieux. Soutien social et remobilisation de soi 13En cas de difficultés et, en particulier, au cours des moments de transition, le soutien social » des proches se manifeste ; c’est ainsi qu’au moment de la retraite celui qui cesse son activité professionnelle reçoit le soutien de son conjoint Caradec 1996a. Lors du veuvage, les proches apportent aussi leur aide. Cependant, malgré de multiples investigations qui se sont efforcées d’en repérer les effets bénéfiques sur le bien-être des personnes endeuillées Lavoie & Vézina 1990, le soutien social reste difficile à appréhender tant il apparaît multiforme il peut consister en une aide instrumentale » ou expressive » 3, intervenir à différents moments du deuil juste après le décès ou un peu plus tard, être assuré par les enfants, mais aussi par des amis ou des voisins. Il importe, nous semble-t-il, de ne pas avoir une conception trop mécaniste de ce soutien, dans laquelle la personne aidée ne serait que le bénéficiaire passif de la sollicitude d’autrui, mais de l’appréhender plutôt dans une perspective interactionniste Lopata 1996, de concevoir la personne aidée comme active et se saisissant ou non de l’aide qu’on lui apporte pour réorganiser son existence et lui redonner un sens. De ce point de vue, certains soutiens semblent plus nocifs que bénéfiques, par exemple lorsque la personne en deuil se sent incomprise par ceux qui cherchent à l’aider ou se retrouve dans une situation de dépendance mal supportée. Par ailleurs, il nous semble possible de distinguer deux formes de l’aide à la remobilisation de soi » de la personne veuve l’encouragement et la sollicitation. 14L’encouragement consiste en des tentatives pour casser la spirale de la dépression et du repli sur soi la personne veuve se voit incitée à sortir et à s’engager dans de nouvelles activités. M. Gilles raconte ainsi que je restais à ma maison sans bouger. Elle [sa fille] a dit “Faut sortir, faut te désennuyer, viens dîner à la maison !” Alors je m’es remis en route. Maintenant, ça va ». Mme Rolande explique que c’est parce qu’on lui a tendu la perche » qu’elle a aujourd’hui de nombreuses occupations une voisine lui a proposé de participer à une excursion, elle y a retrouvé une amie de jeunesse avec qui elle a renoué connaissance » et qui l’a ensuite entraînée dans diverses activités. 15Dans d’autres cas, l’encouragement se fait sollicitation quelqu’un demande à la personne endeuillée de l’aider. C’est, par exemple, une fille qui propose à sa mère veuve de garder ses propres enfants ; ou un fils qui demande à son père s’il peut l’aider pour les travaux de sa maison ; ou encore un ami qui est à la recherche de bénévoles dans une association. Ce genre de requête apparaît particulièrement bienvenu car il est susceptible de donner à la personne veuve non seulement une occupation, mais aussi le sentiment qu’elle est encore utile et que son existence a toujours un sens aux yeux d’autrui. On le perçoit bien dans ce témoignage Moi je trouve que quand on a quelque chose à se raccrocher, heu… à même rendre service à quelqu’un, je sais pas… Y a, y a des moments heu… J’ai une voisine qui est illettrée, qui arrive ici avec tous ses papiers, qui met tout sur la table, hein, et que j’dois calmer parce qu’elle est complètement perdue, hein, et puis que je dois faire les papiers, et puis tout régler moi-même… Ben j’me sens bien, j’me sens bien parce que j’ai eu quelque chose à… je m’sens bien » Mme Simone. On le voit aussi a contrario dans le discours de certaines personnes veuves qui ne sont pas parvenues à redonner un sens à leur vie Mme Jeanne ne vit pas dans la déréliction, mais elle explique que maintenant, j’ai complètement arrêté, je ne fais plus de cuisine. […] Je pense que je suis très démotivée, c’est-à-dire, tu vois, pendant six ans j’ai eu ma vie complètement occupée car j’y pensais jour et nuit, j’avais une énorme responsabilité, faire survivre un homme qui dépendait de plus en plus de moi, et puis subitement… Tu vois, j’aurais des petits-enfants, je suppose que j’aurais fait quelque chose, je l’aurais fait pour eux, j’aurais été motivée, tu vois j’ai pas ce moteur-là… Je peux rester des journées entières au lit, maintenant, j’ai personne qui dépend de moi ». Le veuvage peut-il être une libération ? 16Dans les représentations du veuvage, l’image du veuvage-affliction se trouve concurrencée par celle du veuvage-libération à la douleur des veuves éplorées répond le plaisir de la vie des veuves joyeuses ». Il y aurait ainsi une manière positive » de vivre la disparition du conjoint dont attestent divers travaux de recherche C. Lalive d’Epinay observe que le veuvage-libération est particulièrement typique parmi les petites classes moyennes » du fait du repli » que l’homme, plus casanier, impose à son épouse au moment de la retraite Lalive d’Epinay 1985 ; 54 % des veuves de plus de 50 ans interrogées par H. Lopata ont le sentiment d’avoir changé depuis leur veuvage et la majorité d’entre elles pensent être devenues plus indépendantes et compétentes Lopata 1973 ; dans une autre enquête, plus du tiers des veuves âgées ressentent une plus grande indépendance ou un soulagement Thomas et al. 1988. Ce veuvage-libération apparaît aussi dans notre corpus. Mais il nous semble indispensable d’en distinguer deux formes. 17On peut, tout d’abord, entendre par libération » la fin d’un joug conjugal mal supporté. Ce cas est très minoritaire et ne concerne que deux personnes. M. Charles explique que sa femme avait un drôle de caractère », qu’elle était très spéciale », qu’il a certes été triste comme tout le monde », mais qu’il est, pour tout dire, un veuf heureux ». Mme Mathilde raconte que le décès de son conjoint a été une délivrance » car, confie-t-elle, je me confinais là jamais bouger, toujours la télé, tout ça. Et d’un seul coup, je me suis sentie… libre quoi, hein ? […] Et puis donc j’ai voyagé, tout ça. Disons que mon veuvage s’est bien passé » elle n’a pas du tout souffert » car il était malade, il était grognon, il était toujours en train de râler, alors à la fin, euh… je ne sais pas… à la fin, vous en avez vraiment assez ». Et elle ajoute Disons que, quand mon mari est décédé, j’ai retrouvé ma vie de jeune fille. » 18Parallèlement, sans que le sentiment de libération soit si nettement affirmé, il arrive que le survivant reconnaisse qu’il a acquis une plus grande indépendance. Ce sentiment peut advenir, en particulier, lorsque le survivant a dû s’occuper de son conjoint malade et que, une fois achevé ce travail de soin astreignant, il parvient à trouver de nouveaux investissements et à redonner un sens à son existence. Ce sentiment peut aussi émerger quand le survivant se lance dans des activités qu’il n’aurait pas réalisées avec son conjoint et qui l’amènent à découvrir un pan de sa personnalité laissé dans l’ombre par la vie conjugale Y a des bénéfices secondaires à être tout seul. […] Je me retrouve là dans la position d’un adolescent qui n’a pas d’attaches et qui vit en célibataire. Ce que je vis là, j’ai dû le vivre… après le service militaire » M. André. Repli sur soi ou nouvelle sociabilité ? 19Après le décès d’un proche, le repli sur soi est un symptôme classique de la phase de deuil fatigue intense, apathie générale, désinvestissement des occupations antérieures ont été observés par les psychologues Bacqué 2000 [1992] 60. Cependant, ce repli sur soi renvoie aussi à des mécanismes sociologiques, que nous allons nous efforcer de préciser. Par ailleurs, il n’est pas inéluctable les liens avec la famille, en particulier avec les enfants, peuvent se resserrer et il arrive que de nouvelles relations privilégiées se développent, plutôt avec une amie pour les veuves, plutôt avec une nouvelle conjointe pour les veufs. Les mécanismes du repli sur soi 20Le repli sur soi présente un double aspect une plus forte présence dans l’espace domestique et une baisse de la sociabilité. 21La plus forte présence dans l’espace domestique est, tout d’abord, une conséquence de la démobilisation » de soi qui se produit au moment du décès du conjoint les activités réalisées en commun, qui prenaient sens dans un cadre conjugal, se trouvent privées de leur principale raison d’être – le fait d’être à deux. C’est pourquoi certaines sorties disparaissent Quand on me propose d’aller à un concert un soir, ou une sortie quelconque le soir, ça n’me dit rien… parce qu’avant j’étais accompagnée de Pierre. On… on rigolait ensemble… c’était mieux », explique, par exemple, Mme Sabine. Il faut aussi évoquer la brutale démotorisation » de certaines femmes qui, au moment du décès de leur conjoint, deviennent dépendantes de personnes extérieures au ménage pour leurs déplacements et renoncent à certains d’entre eux par peur de déranger et de se mettre en dette. Ajoutons que la baisse de revenu des femmes n’ayant pas exercé d’activité professionnelle et qui touchent la pension de réversion de leur mari constitue aussi un frein aux sorties. Enfin, le décès du conjoint peut survenir en phase de déprise », alors que la fatigue ressentie du fait de l’âge amène à économiser ses forces Barthe et al. 1988 et qu’apparaissent des problèmes de santé. 22Si la baisse de la sociabilité s’explique, pour une part, par la diminution des sorties, elle renvoie aussi à la disparition de certaines relations sociales antérieures, en particulier avec la belle-famille et avec des couples d’amis de même que la constitution du couple est un moment de déclin des amitiés personnelles Bidart 1997 338, la disparition du couple se révèle menaçante pour les amitiés de couples. Il apparaît, d’une part, que certaines de ces amitiés reposaient en fait sur le conjoint, expert en sociabilité. D’autre part, et plus fondamentalement, la gestion de l’interaction sur des bases nouvelles est délicate gêne des amis qui ne savent comment se comporter la personne veuve souhaite-t-elle une compagnie ou ne préfère-t-elle pas rester seule ? Faut-il évoquer avec elle le défunt ou n’en point parler ? ; gêne aussi de la personne seule qui ne se sent pas à sa place dans une relation perçue comme dissymétrique, ne veut pas déranger les couples » ou ne souhaite pas être confrontée à l’image du bonheur conjugal d’autrui qui lui rappelle trop son propre bonheur disparu J’aime moins sortir parce que je suis seul. Les gens chez qui on va sont bien, ils sont ensemble. Il faut être séparé pour savoir ce que c’est. Il y a des gens ensemble, alors… », déclare M. Robert. Nouvelles amies et nouvelles conjointes 23Si les mécanismes de repli sur soi que nous venons de décrire sont puissants, ils ne condamnent pas tous les veufs et veuves à une faible sociabilité. Les situations apparaissent très diverses certains sortent peu de chez eux et ont une sociabilité réduite ; d’autres sont essentiellement tournés vers les relations familiales ; d’autres encore développent des activités extérieures qui sont l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Par ailleurs, les relations évoluent au fil du temps à une phase de repli peut succéder une ouverture sur autrui. Lorsque de nouvelles relations se développent, une différence se dessine entre les hommes et les femmes les veufs ont davantage tendance à rechercher et à trouver une nouvelle compagne ; symétriquement, les amies jouent plus souvent un rôle dans la nouvelle vie des veuves. 24Sur les 25 veufs de notre corpus, 6 ont une nouvelle compagne ; seules 2 veuves parmi les 25 rencontrées ont un nouveau compagnon. Au-delà de cette différence quantitative – en soi peu significative sur un petit échantillon –, ce sont les discours que tiennent les uns et les autres sur l’éventualité d’une nouvelle vie conjugale qui apparaissent très différenciés dans leur grande majorité, les hommes n’excluent pas cette éventualité, voire en souhaitent la réalisation ; la plupart des femmes écartent pareille hypothèse, la jugeant impensable », ne l’envisageant pas pour elles-mêmes, sans pour autant condamner celles et ceux qui s’engageraient dans cette voie. Cette plus forte propension des hommes à renouer avec une vie conjugale se trouve confirmée par d’autres enquêtes dans une recherche réalisée à Genève, 6 veufs parmi les 31 rencontrés ont parlé d’une compagne, alors même que l’enquête portait sur des veufs vivant seuls dans leur appartement » et aucune des 32 veuves de l’échantillon n’a formé un nouveau couple Sol 1992, 1996 ; dans une enquête réalisée aux Pays-Bas auprès de personnes âgées de 60 à 75 ans, veuves depuis plus de trois ans et moins de cinq ans, 38 % des hommes 12 sur 31 et 10 % des femmes 5 sur 50 ont indiqué qu’ils avaient une nouvelle compagne ou un nouveau compagnon Stevens 1995 4. 25Comment rendre compte de cette différence d’attitude par rapport à la recomposition conjugale, tant dans les faits que dans les discours des personnes veuves ? Il faut sans doute y voir, tout d’abord – même si cela n’est pas dit au cours des entretiens –, une accommodation avec la réalité du marché matrimonial et les chances objectives de connaître une nouvelle vie conjugale à ces âges de la vie, les femmes sans conjoint sont beaucoup plus nombreuses que les hommes seuls ; par ailleurs, les hommes ont tendance, lorsqu’ils reforment un couple, à le faire avec une femme plus jeune qu’eux 5. Il convient ensuite de souligner la croyance, qui semble assez répandue puisqu’on la retrouve dans les discours tant masculins que féminins, en une plus grande inaptitude des hommes à vivre seuls. On peut aussi évoquer le caractère plus central et exclusif de la relation conjugale pour les hommes, ceux-ci comptant essentiellement sur le soutien de leur épouse, alors que les femmes reçoivent des soutiens plus diversifiés et semblent donc moins dépendantes, de ce fait, de la relation conjugale Antonucci & Akiyama 1987. 26Cette nouvelle vie conjugale peut prendre des formes diverses certains se marient ; d’autres cohabitent sans être mariés ; d’autres encore conservent deux logements et adoptent une organisation conjugale intermittente » les conjoints ne vivent pas constamment ensemble et partagent leur temps entre des périodes de vie commune et des périodes de vie où chacun occupe son propre logement ou alternée » les conjoints vivent alors continûment ensemble, mais alternativement chez l’un et chez l’autre Caradec 1996b. Cette nouvelle relation conjugale, plus souvent pensée dans le registre de l’amitié avec des variantes importantes entre la simple compagnie » ou le soutien mutuel » et la profonde affection » que dans le registre de l’amour Caradec 1997 permet de continuer son existence sans souffrir de la solitude et en lui donnant un nouveau sens. 27Cette recomposition conjugale ne signifie pas l’oubli de la précédente union, comme en attestent les modes d’organisation adoptés. Tout d’abord, si l’attachement à la maison est si important, c’est en particulier parce qu’elle est le lieu où l’on a ses souvenirs. Il arrive d’ailleurs qu’une nouvelle relation achoppe sur la question de la maison. C’est ce dont témoigne M. Robert Ça m’intéressait assez bien [de retrouver une compagne] mais ça n’a jamais marché à cause que je ne voulais pas quitter ici. J’ai connu quatre ou cinq veuves […] qui étaient veuves depuis quelques années, cinq ou six ans, mais qui avaient une maison et moi, j’avais une maison. Il y a jamais eu d’entente. On avait deux maisons ! Rires. […] Elles ne voulaient pas quitter, je ne voulais pas quitter. » Ensuite, parallèlement à des motivations plus pragmatiques ne pas perdre la pension de réversion, éviter les problèmes avec les enfants, le refus du mariage peut se trouver justifié par la fidélité au conjoint disparu. D’ailleurs, les anciens conjoints ne s’effacent pas au moment de la recomposition conjugale, mais apparaissent au contraire très présents leurs portraits sont exposés et il est fréquent que l’on évoque, avec son nouveau compagnon, sa vie conjugale passée. De ce point de vue, la dissymétrie dans la situation matrimoniale des conjoints l’un veuf, l’autre célibataire ou divorcé ou dans leur manière de gérer le souvenir peut faire problème. 28Si les veufs semblent aspirer à une nouvelle vie conjugale, les veuves entretiennent plus fréquemment des relations amicales avec d’autres femmes. C’est ce qui apparaît dans notre corpus, mais aussi dans l’enquête de Stevens, dans laquelle 52 % des veuves entretiennent des relations régulières avec une amie alors que seulement 26 % des hommes font de même avec un ami Stevens 1995. Ces résultats ne sont guère surprenants si on les réfère, encore une fois, aux données démographiques et au déséquilibre quantitatif entre hommes et femmes âgés, et encore plus entre hommes seuls et femmes seules. Cette proximité féminine se manifeste, tout d’abord, au moment du décès des amies ou des voisines, parfois veuves elles-mêmes, cherchent à soutenir celle qui vient de perdre son mari, lui rendent visite, l’invitent à manger ou à passer l’après-midi. On observe aussi la formation de couples d’amies » qui se voient très régulièrement, s’entraînent mutuellement lors des sorties et font des voyages ensemble leurs relations n’apparaissent pas très différentes de celles de certains conjoints au mode intermittent de cohabitation lorsqu’ils n’ont pas de relations sexuelles et disent éprouver de l’amitié » l’un pour l’autre. C’est ainsi que Mme Blanche, peu désireuse de partir seule alors que son médecin lui a conseillé de sortir de chez elle et de voyager, a contacté une voisine qu’elle croisait en se rendant au cimetière. Depuis, elles sont devenues amies, partent en vacances ensemble, ce qui leur donne l’occasion de parler de leur ancienne vie conjugale. La possibilité de pouvoir se confier à quelqu’un qui a vécu la même épreuve que soi et qui est donc à même de comprendre » est d’ailleurs très souvent soulignée On peut pas en parler parce que y faut y passer par là pour comprendre et c’est pour ça que j’ai plusieurs amies qui sont veuves, et y a qu’là que j’suis bien, qu’on en discute », explique Mme Louise. Le veuvage, la fin du lien conjugal ? 29Le décès ne fait pas disparaître le défunt de l’existence des vivants un échange symbolique » s’institue entre les vivants et les morts Déchaux 1997 35. De même, la disparition du conjoint ne marque pas la fin de la vie conjugale nos entretiens donnent à voir combien le disparu reste présent pour le conjoint survivant à travers la mémoire conjugale ». Cette mémoire, qui procède par reconstruction du passé, n’est pas figée elle se transforme, et c’est ainsi que s’établit, peu à peu, un nouveau rapport avec le défunt. Les voies du souvenir 30La remémoration emprunte des canaux divers c’est au travers de certaines situations, de supports matériels, de la parole ainsi que de rituels et de cérémonies que transite et prend forme la mémoire du disparu. 31Ce sont, tout d’abord, des situations ou des circonstances particulières qui, parce qu’elles rappellent un épisode ou un moment de la vie conjugale, sont propices au surgissement du souvenir. Ainsi, le conjoint était tellement associé aux habitudes quotidiennes que l’impression de sa présence s’impose souvent sous la forme d’hallucinations visuelles ou auditives, cette impression perdurant quelquefois longtemps après sa disparition Le soir, quand les lumières sont éteintes, je le sens près de moi, dans le lit aussi. Ou quand je regarde la télévision, j’ai l’impression qu’il passe sa main dans mes cheveux. Rien que d’en parler, j’ai des frissons », raconte Mme Françoise. Si c’est la mémoire corporelle qui semble ici s’exprimer Connerton 1989 ; Kaufmann 1997, le corps revivant les sensations du passé 6, dans d’autres situations, le souvenir du conjoint apparaît davantage maîtrisé il a alors une fonction de réflexivité » plutôt que de reviviscence » Muxel 1996. Il arrive ainsi que le disparu se trouve sollicité en certaines circonstances et qu’un dialogue imaginaire s’instaure avec lui, dialogue qui prolonge les interactions qui ont eu lieu au cours de la vie conjugale et s’en nourrit A propos d’une situation plus ou moins ennuyeuse, on se dit, bon, il aurait dit ça, il aurait fait ça… Est-ce qu’il aurait été d’accord avec ce que je vais faire ? » Mme Blandine. C’est aussi le souvenir de certaines conversations conjugales qui peut être mobilisé, le survivant trouvant dans des paroles ou des conseils du disparu une aide dans les moments difficiles Je me rappelle avec quelle force et énergie ma femme avait relevé ce drame [le décès d’un fils]. Et j’avoue qu’aujourd’hui j’essaie de prendre exemple sur elle », explique M. Joseph. 32La mémoire se trouve aussi incarnée dans des supports matériels. Cette mémoire par les choses » Déchaux 1997 ch. 5 transite, tout d’abord, par certains objets de l’espace domestique. Ceux-ci sont divers puisqu’ils renvoient à l’histoire personnelle de chacun, mais il est cependant des médiateurs privilégiés du souvenir conjugal le fauteuil dans lequel s’installait le conjoint pour regarder la télévision, son alliance, sa paire de lunettes, les souvenirs de vacances achetés en commun et, bien sûr, les photos. Comme le laisse entrevoir cette énumération, ces objets sont de deux types les uns, objets animistes » Muxel 1996, sont dans une relation de métonymie avec le disparu ; les autres symbolisent le lien conjugal. Il en va de même pour les lieux de mémoire certains évoquent le conjoint le cimetière ; la pièce – cuisine, garage, bureau, sous-sol – qu’il occupait de manière privilégiée dans la maison ; celle où il a vécu, malade, les derniers mois de sa vie et d’autres rappellent l’union passée un restaurant où le couple avait l’habitude d’aller ; un lieu de vacances où il a été heureux. Tout en élaborant ses propres supports de mémoire, chacun se positionne par rapport aux plus courants d’entre eux beaucoup se rendent très régulièrement, parfois quotidiennement, sur la tombe de leur conjoint, mais quelques-uns refusent ce rituel hypocrite » ; les photos du disparu peuvent se trouver exposées dans plusieurs pièces de la maison ou se faire plus discrètes seule une petite photo est alors visible, voire, dans quelques cas, ne pas être présentes. Ces supports matériels de la mémoire sont aussi plus ou moins nombreux tel vit entouré d’objets chargés du souvenir de son conjoint, alors que tel autre n’en cite aucun. Comme l’avaient déjà observé Csikszentmihalyi et Rochberg-Halton dans leur enquête sur l’attachement aux objets, la propension à investir les objets domestiques d’une dimension symbolique et à s’y attacher parce qu’ils manifestent les liens avec les proches vivants ou disparus est, chez les personnes âgées, très variable Csikszentmihalyi & Rochberg-Halton 1981 102-105. Il est aussi des cas où la mémoire paraît moins incarnée dans des objets et des lieux précis, plus diffuse à l’intérieur de la maison ou même moins dépendante de supports matériels Vous savez, je n’ai pas besoin d’objets, d’endroits ou de photos pour penser à elle. Elle est toujours présente dans ma tête », déclare ainsi M. Henri. 33Parallèlement, la mémoire s’élabore, se perpétue et se transmet à travers la parole Déchaux 1997. On évoque le conjoint avec les enfants ou avec des amis, on parle des bons moments » passés ensemble, on le convoque dans la conversation en imaginant ce qu’il aurait pu faire ou dire, on raconte des anecdotes qui, en soulignant certains de ses traits de caractère, construisent sa personnalité posthume. Cependant, parler du conjoint ne va pas toujours de soi certains préfèrent, face à la mort, la stratégie du silence ; d’autres craignent d’importuner leur entourage par des évocations trop fréquentes. C’est pourquoi un nouveau partenaire veuf conjointe ou amie est l’interlocuteur privilégié pour parler du disparu, puisque les souvenirs sont alors échangés entre personnes vivant la même situation. Encore faut-il que les deux nouveaux conjoints soient également d’accord pour évoquer le passé il y a, quelquefois, des difficultés et des insatisfactions lorsque l’un souhaite gérer le souvenir de son conjoint disparu par la parole et l’autre par le silence. 34Le souvenir prend, enfin, la forme de rituels commémoratifs le jour des morts, bien sûr Déchaux 1997, ou encore des messes dites pour le défunt. Se mettent aussi en place des cérémonies privées » du souvenir qui prennent sens par rapport à l’histoire conjugale. Certaines de ces cérémonies ont pour cadre l’espace domestique M. Franck fleurit la photo de sa femme de la même façon qu’il lui apportait, de son vivant, des fleurs du jardin ; M. Jacques laisse branchés Les Feux de l’Amour, bien que ça ne m’intéresse pas du tout, pour voir ce qu’elle aurait vu si elle avait encore été là… A ce moment-là, je pense à elle ». D’autres cérémonies privées prennent la forme d’un pèlerinage dans les lieux visités ensemble J’y suis retourné un peu concrètement dans les lieux… avec vraiment l’intention de la retrouver… de retrouver quelque chose d’elle, mais pas dans la morbidité », raconte M. André. Sans doute la relation conjugale, qui est la plus élective des relations familiales, se prête-t-elle particulièrement bien à cette privatisation et à cette individualisation cérémonielle. Certes, ces actes privés ne sont pas des rituels, en ce sens qu’ils ne sont pas porteurs d’une signification transcendante sur l’ordre du monde et sur le rapport entre les vivants et les morts Déchaux et al. 1998 et ils ne sont pas non plus des commémorations puisque, faute de dimension publique, ils ne permettent pas la socialisation du souvenir » Déchaux 1998 ; Urbain 1998. Mais, parallèlement aux pratiques plus ritualisées la visite sur la tombe du conjoint, en particulier, ils participent à l’instauration d’un nouveau rapport au mort. Trouver la bonne distance avec le mort ou comment dompter le souvenir 35Le souvenir peut apaiser Et ça c’est vrai que… bon, quand tu n’as pas le moral, tu regardes ça [des petites aquarelles vitrifiées], t’es… pour moi, c’est… tu vois les endroits où on a vécu ensemble, où on a été heureux ensemble… pour moi, c’est des bons endroits » Mme Hélène. Mais il peut aussi accabler Son fauteuil, je ne voulais plus le voir car je le voyais dedans » Mme Joëlle ; Non, on n’en parle pas beaucoup, car la douleur est encore trop grande » Mme Françoise ; certains lieux de la maison paraissent désormais inaccessibles. Aussi faut-il parvenir à contrôler le flux du souvenir pour ne pas être submergé par l’émotion. Avec le décès du conjoint commence un long processus de mise à bonne distance » du mort qui passe par un travail sur la mémoire. Ce travail est double il consiste, tout d’abord, à accentuer la composante active » de la mémoire, qui vise à reconstruire le passé », à le maîtriser en le distinguant du présent », et à endiguer sa composante affective, ouverte aux séductions ou aux persécutions des réminiscences » Déchaux 1998 206 ; il opère, dans le même temps, une sélection qui renvoie une partie du passé dans l’oubli Muxel 1996. Ce travail n’est pas seulement mental c’est aussi à travers la manipulation des supports matériels de la mémoire qu’il va être possible de trouver cette bonne distance ». Le survivant doit, en particulier, décider du devenir des affaires de son conjoint, de ses effets personnels, des objets lui ayant appartenu en propre ou auxquels son image reste attachée. Faut-il les conserver ou s’en débarrasser ? Là sont les deux attitudes possibles, les deux réponses à une même gêne, celle que provoque le contact avec l’intimité du défunt » Gotman 1989 131. 36Quelques-uns conservent toutes les affaires de leur conjoint disparu sans parvenir à s’en détacher M. Jacques vi[t] encore avec cette idée de sa présence » et dans cette pensée qu’un jour on va se retrouver » ; M. Robert a gardé tous les habits de son épouse et, s’il déclare qu’il a mal à [s]on cœur de ça [d’avoir tout gardé] », il pense que ça va durer tout le temps, pour moi, toujours ». A l’inverse, d’autres optent pour une stratégie radicale de mise à distance » du mort. Soit de façon raisonnée, par refus de vivre dans le souvenir. Ainsi, Mme Blandine a donné toutes les affaires et les objets personnels de son mari Je me disais si je les laisse là, chaque fois que je vais les voir, je vais penser à lui. J’ai préféré… tirer un trait carrément… Ça peut paraître dur, mais il n’y a rien à faire, je suis comme ça [rires] », indique-t-elle. Et elle a préféré déménager et changer l’ameublement car, explique-t-elle, je ne veux pas être triste. Je dis qu’après tout on ne sait pas combien d’années il nous reste à vivre… Moi, maintenant, mon but, c’est de profiter le plus possible de la vie ». Soit, dans quelques cas, parce que la douleur est insupportable M. Joseph a quitté aussitôt l’appartement qu’il louait avec son épouse pour la bannir de [s]a tête » il regrette, aujourd’hui, cette réaction violente car il a le sentiment qu’elle ne l’a pas aidé à surmonter le deuil ; M. Victor, qui a vécu le décès de son épouse comme une trahison », raconte qu’il a cassé les objets lui ayant appartenu ; certains préfèrent ne pas parler de leur conjoint disparu pour éviter de remuer le couteau dans la plaie ». Le plus souvent, la réaction n’est pas si radicale et, tout en se débarrassant de la plupart des effets personnels du mort, le survivant conserve un ou deux vêtements, sans toujours pouvoir, d’ailleurs, justifier leur élection Moi j’ai gardé un costume… Je me demande pourquoi, parce que, à chaque fois que je le vois dans l’armoire, je me dis que je ferais bien de le donner… Mais non, il est là, je le garde… » Mme Elise. Quant aux affaires dont on a décidé de se débarrasser, il semble impossible de les jeter et elles sont données, en général, à quelqu’un de sérieux » qui va en prendre soin ou leur trouver une utilité c’est souvent un proche qui est choisi ou encore une association caritative. 37Certains objets concentrent les souvenirs les plus douloureux. Ils peuvent se trouver rejetés ainsi, certains appareils techniques comme la télévision ou la chaîne hi-fi deviennent quelquefois inutilisables car ils se trouvent associés à l’image du conjoint malade qui en faisait un usage intensif à la fin de sa vie Caradec 2000. D’autres suscitent des réactions plus ambivalentes le survivant leur est attaché, mais il souhaiterait en même temps pouvoir s’en débarrasser. C’est, pour Mme Thérèse, le cas du fauteuil de son conjoint Je l’aime pas hein, ah la la ! J’le déteste même. Moi, je trouve qu’il est affreux. Mais c’est le fauteuil où il lisait son journal, où il regardait la télé. J’ai même eu envie de le jeter, hein, mais j’l’ai pas fait, j’y arrive pas… » On peut aussi conserver certains objets tout en s’efforçant de les éviter, en usant de stratégies pour les rendre inoffensifs Mme Fabienne, qui, sur les conseils de sa belle-fille, a jeté tous les vêtements de son mari, a gardé son rasoir, son peigne, sa trousse quand il allait à l’hôpital », mais elle les a mis dans un coin pour ne pas les voir » ; quant aux photos, elle les a rangées dans un tiroir avec quelque chose au-dessus. Comme ça, quand j’ouvre le tiroir, je ne le vois pas. Parce qu’il était triste, là, il avait maigri, tout ça ». 38Cette impossibilité d’approcher certains objets n’est pas définitive, cependant la recherche d’une bonne distance » avec le mort, la maîtrise de la part douloureuse du souvenir demandent du temps. Tel objet ayant appartenu au défunt et dont le survivant ne parvenait pas à se défaire finit par être refroidi » Gotman 1989 et peut alors être cédé. Telle pièce de la maison, longtemps demeurée interdite, redevient accessible. Et il devient possible de regarder les photos jusqu’alors défendues. Cependant, même après plusieurs années, il reste des choses qui réveillent la part affective de la mémoire si les objets et les lieux associés à la vie conjugale évoquent pour Mme Hélène de bons moments » et l’aident dans les moments difficiles, elle reconnaît qu’elle n’a pas encore eu le courage de […] ressortir » les films vidéo. Conclusion 39Si l’on se place dans une perspective constructiviste et interactionniste, le conjoint est l’ autre par excellence » des interactions quotidiennes, celui qui stabilise la vision du monde et la personnalité Berger & Kellner 1988 ; il joue un rôle clé dans la révélation et la confirmation de soi Singly 1996, 2000 ; il est celui avec qui se tissent les routines conjugales Kaufmann 1992, 1994. On sait, par ailleurs, combien les relations pures » de la sphère privée sont, dans les sociétés modernes, nécessaires à la sécurité ontologique Giddens 1991. Il n’est donc guère étonnant que, au moment du décès du conjoint, l’identité de son partenaire vacille, que le monde lui paraisse s’effondrer, que l’existence ne lui semble plus avoir de sens. 40Le défi du veuvage consiste alors à réorganiser progressivement son existence en lui trouvant une nouvelle signification. Ce défi apparaît particulièrement difficile à relever lorsque le décès du conjoint frappe, comme c’est majoritairement le cas, après la retraite et le départ des enfants, alors qu’il n’est plus possible de trouver son salut dans l’investissement professionnel ou parental. Certains parviennent cependant, parfois grâce à la médiation d’un proche, à trouver de nouveaux centres d’intérêt, à s’investir dans des activités nouvelles et à tisser des relations qui occupent une place importante dans leur vie. D’autres, parmi les plus âgés, se contentent de survivre, plongés dans leurs souvenirs et dans l’attente de la mort, s’installant dans un monde “entre-deux” » Clément 1994. 41Si la réorganisation de l’existence peut prendre des formes très diverses, le veuvage n’apparaît pas, au-delà du sentiment d’anéantissement qui suit le décès, aussi déstabilisant pour l’identité qu’on pouvait s’y attendre il n’est qu’assez rarement le catalyseur d’un changement identitaire important. De ce point de vue, le veuvage ne constitue pas la figure inversée du mariage si celui-ci est une rupture nomique », en ce sens qu’il transforme la vision du monde et l’identité des conjoints Berger & Kellner 1988, on ne peut pas dire que le veuvage soit anomique, sinon dans les premiers temps du décès. Car, pour la plupart des veuves et des veufs rencontrés y compris pour celles et ceux qui ont formé un nouveau couple, le conjoint décédé reste très présent et continue à jouer un rôle central et structurant dans leur vie quelques-uns refusent certes de laisser trop de place aux souvenirs et entendent profiter des années qu’il leur reste à vivre, mais pour beaucoup le conjoint disparu ne cesse pas d’être l’ autre par excellence ». Il l’a été pendant tant d’années qu’il a imprimé sa marque, de manière définitive, sur l’identité de son partenaire ; et la place que celui-ci lui accorde dans ses pensées quotidiennes est telle que le défunt continue, par-delà la mort, à jouer un rôle de confirmation identitaire pour le survivant. . 549 69 462 745 18 125 249 486

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